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terça-feira, 11 de outubro de 2011

Diálogo no estabelecimento comercial

São 3 horas da tarde de um dia de Outono, um daqueles dias que nos fazem lembrar o verão, não fosse as árvores começarem a despir-se, deixando cair, uma a uma, as suas folhas castanhas ou amarelecidas que dão a esta estação do ano um colorido tão característico.

Il est trois heure de l'après-midi d'un jour d'automne, un de ces jours qui nous rappellent l'étè, s'il n'avait pas eu les arbres qui commençaient à perdre, laissant tomber, une à une, leurs feuilles brunes ou jaunâtres qui donnent à cette saison un coloris si caractéristique.

Serafina está na sua loja de presentes e acaba de abrir a porta, após o período do almoço. Entra o primeiro cliente:

Serafina est dans son magasin de cadeaux, et elle vient d'ouvrir la porte, après la pause du déjèuner. Entre le premier client:

- Boa tarde, minha senhora.
- Boa tarde. Precisa de ajuda?
- Sim, obrigado, estou à procura de uma lembrança para o meu avô e ainda não faço a mínima ideia sobre o que lhe queria comprar. - Deixe-me dar-lhe uma ajudinha. Quais são as preferências do seu avô?
- Olhe, por exemplo, ele ainda gosta de fumar um charuto de vez em quando.
- Então, julgo que tenho aqui algo especial para ele: uma caixa de tabaco em teca, modelo artesanal, pintada à mão, originária da fronteira da Birmânia. É um pouco mais cara do que as de plástico, mas tem a vantagem de proteger o tabaco da humidade.

- Bonjour, madame !
- Bonjour, monsieur. Je peux vous renseigner?
- Oui, merci, je voudrais acheter un cadeaux pour mon grand-père, mais je n'ai pas la moindre idée sur ce que je vais lui acheter.
- Laissez-moi vous aider. Quelles sont les préfèrences de votre grand-père?
- Tenez, par exemple, il aime encore fumer un cigar de temps en temps.
- Donc je pense que j'ai ici quelque chose de spécial pour lui : une boîte à tabac, en teck, de fabrication artisanale, peinte à la main, elle vient d'un village près de la frontière de la Birmanie. Elle est un peu plus chère que celles en plastic, mais elle a  l'avantage de protéger le tabac de l'humidité.

- Deixe-me vê-la por favor.
- Aqui tem a caixinha, não acha uma beleza?
- Sim, é linda. Vou levá-la. Quanto custa? - São 30 euros com o IVA incluído. Certamente, pretende que lhe faça um embrulho jeitoso. 
- Sim, se faz favor. Posso pagar com o cartão de crédito?
 

- Laissez-moi la voir, s'il vous plaît.
- Voici la petite boite, ne la trouvez-vous pas jolie?
- Oui, elle est belle. Je vais la prendre. Combien coûte-t-elle? 
- Elle coûte 30 euros, taxes incluses. Vous désirez que je fasse un joli emballage.
- Oui, s'il vous plaît. Puis-je payer avec la carte de crédit?

- Ah, lamento, mas ainda não tenho a rede informática a funcionar. Estabeleci-me esta semana neste local e ainda estou a arrumar as coisas.
- Então, aqui tem os 30 euros certos.
- Como oferta da casa, o senhor vai levar um pacote do incenso para a sua avó. O senhor não deseja mais nada?
- Sim, vi umas camisolas com a gravura do Bob Marley, tipo T-shirt, na sua montra e gostei muito delas. Talvez volte em breve para comprar uma. Hoje estou com bastante pressa.

- Ah, je regrette, mais je ne dispose pas encore du réseau informatique. Je me suis établie dans ce local cette semaine, et je suis encore en train de finir la disposition des choses.
- Alors, voici les 30 euros tout juste.
- Comme cadeaux de la maison, monsieur va prendre un paquet d'encens pour sa grand-mère. Vous ne désirez rien de plus ?

- Sim, vi umas camisolas com a gravura do Bob Marley, tipo T-shirt, na sua montra e
gostei muito delas. Talvez volte em breve para comprar uma. Hoje estou com bastante
pressa. 

- Si, j'ai vu des hauts avec l'image de Bob Marley, des t-shirt, dans votre vitrine et je les aime vraiment. Peut-être que je reviendrai bientôt pour en acheter un. Aujourd'hui je suis préssé.

- Se o senhor gosta mesmo das T-shirts, não deixe para mais tarde... porque já só tenho aquelas três que estão expostas na montra. Se estas lhe servirem, aproveite agora! Qual é o número que veste?  
- Não tenho bem a certeza se é o L ou o M...
- A que está no manequim é tamanho L, talvez lhe sirva... Não quer experimentar para ver se lhe serve?  É rápido! 
- Assim sendo, deixe-me experimentá-la, por favor.  
- Aqui a tem. Pode experimentá-la ali na cabine de provas.
 

- Si vous aimez vraiment les t-shirts, n'attendez pas... car j'ai seulement ces trois lá qui sont exposés en vitrine. Si ceux-là vous conviennent, profitez-en tout de suite! Quelle taille faites-vous ?
- Je ne suis pas sûr si c'est L ou M...
- Celui qui est sur le manequin est une taille L, peut-être qu'il vous conviendra... Vous ne voulez pas essayer pour voir si il vous va ? C'est vite fait !
- Dans ce cas, laissez-moi l'essayer, s'il vous plaît.
- Le voilá. Vous pouvez l'essayer dans la cabine.

Ao fim de 2 minutos, o cliente vai mirar-se ao espelho.... 
Au bout de deux minutes, le client va se regarder dans le miroir.. 

- Assenta-vos muito bem essa t-shirt, e apesar de ser Outono ainda vai usá-la uns dias...
- Sim, porque estamos no chamado Verão de S. Martinho. Ainda vamos ter alguns dias em que sabe bem usar uma t-shirt durante o dia. Diga-me quanto é que tenho a pagar, se faz favor.
- São cinquenta euros. Aqui tem o seu recibo.
- Boa tarde, minha senhora.
- Boa tarde senhor, obrigado e volte sempre

- Il vous va très bien ce t-shirt, et bien que ce soit l'automne, vous allez encore le porter quelques jours...
- Oui, car nous sommes dans la période appelé l'étè de St Martin. Nous allons avoir encore quelques jours durant lesquels il  sera bon de porter un t-shirt la journée.
- Dites-moi combient ais-je à payer, s'il vous plaît.
- Cinquante euros. Voici votre reçu.
- Bonne fin d'après-midi, madame.
- Bonne fin d'après-midi, merci et à bientôt.

domingo, 25 de setembro de 2011

Cap XV Le retour à la ferme


XV

LE RETOUR À LA FERME
Au bout d'un quart d'heure ils avaient franchi les brandes. Ils trottaient sur la grand-route, et la Grise hennissait à chaque objet de sa connaissance.
Petit-Pierre racontait à son père ce qu'il avait pu comprendre dans ce qui s'était passé.


O REGRESSO À QUINTA
Ao fim de um quarto de hora, tinham transposto a vegetação do mato. Iam a trote na grande estrada, e a Grise relinchava a cada objecto conhecido.
Pedrinho contava ao seu pai o que tinha podido compreender do que se tinha passado.

- Quand nous sommes arrivés, dit-il, cet homme-là est venu pour parler à ma Marie dans la bergerie où nous avons été tout de suite, pour voir les beaux moutons. Moi, j'étais monté dans la crèche pour jouer, et cet homme-là ne me voyait pas. Alors il a dit bonjour à ma Marie, et il l'a
embrassée.

- Quando nós chegámos – disse – aquele homem veio para falar à minha Maria no curral onde nós fomos imediatamente para ver os belos carneiros. Quanto a mim, eu tinha subido para a manjedoura para brincar, e aquele homem não me via.  Então ele disse bom dia à minha Maria, e beijou-a.

- Tu tes laissé embrasser Marie ? dit Germain tout tremblant de colère.
- J'ai cru que c'était une honnêteté, une coutume de l'endroit aux arrivées, comme, chez vous, la grand-mère embrasse les jeunes filles qui entrent à son service, pour leur faire voir qu'elle les adopte et qu'elle leur sera comme une mère.

- Tu deixaste-te beijar Maria? Disse Germain a tremer de cólera.
- Acreditei que era uma cortesia, um costume do lugar para os que chegam, como na vossa casa a avó beija as jovens raparigas que entram ao seu serviço para lhes fazer ver que as adopta e que lhes será como uma mãe.

- Et puis alors, reprit Petit-Pierre, qui était fier d'avoir à raconter une aventure, cet homme-là t'a dit quelque chose de vilain, quelque chose que tu m'as dit de ne jamais répéter et de ne pas m'en souvenir : aussi je l'ai oublié bien vite.
Cependant, si mon père veut que je lui dise ce que c'était...

- E então depois, retorquiu Pedrinho, que estava orgulhoso de ter para contar uma aventura, aquele homem disse-te qualquer coisa feia, qualquer coisa que tu me disseste para jamais repetir e me recordar dela: do mesmo modo, eu esqueci-a bem depressa.
Todavia se meu pai quiser que eu lhe diga o que era....

- Non, mon Pierre, je ne veux pas l'entendre, et je veux que tu ne t'en souviennes jamais.
- En ce cas, je vas l'oublier encore, reprit l'enfant. Et puis alors, cet homme-là a eu l'air de se fâcher parce que Marie lui disait qu'elle s'en irait.

- Não, não meu Pedro,  não quero ouvi-la, e não quero que te recordes dela nunca.
- Nesse caso, eu vou esquecê-la, retorquiu a criança. E então depois, aquele homem ficou com ar de zangado porque a Maria disse-lhe que se iria embora.

Il lui a dit qu'il lui donnerait tout ce qu'elle voudrait, cent francs ! Et ma Marie s'est fâchée aussi. Alors il est venu contre elle, comme s'il voulait lui faire du mal. J'ai eu peur et je me suis jeté contre Marie en criant. Alors cet homme-là a dit comme ça :
« Qu'est-ce que c'est que ça ? d'où sort cet enfant-là ? Mettez-moi ça dehors. » Et il a levé son bâton pour me battre.

Ele disse-lhe que lhe daria tudo o que quisesse, cem francos! E a minha Maria ficou zangada também. Então ele veio contra ela, como se quisesse fazer-lhe mal. Tive medo e atirei-me contra a Maria gritando. Então aquele homem disse assim:
«O que é que é isto? De onde saiu esta criança ? Ponham-mo daqui para fora.» E levantou a sua vara para me bater.

Mais ma Marie l'a empêché, et elle lui a dit comme ça :
« Nous causerons plus tard, monsieur; à présent il faut que je conduise cet enfant-là, à Fourche, et puis je reviendrai.». Et aussitôt qu'il a été sorti de la bergerie, ma Marie m'a dit comme ça : « Sauvons-nous, mon Pierre, allons-nous-en d'ici bien vite, car cet homme-là est méchant, et il ne nous ferait que du mal. »

Mas a minha Maria impediu-lho, e ele disse-lhe assim :
«Conversaremos mais tarde, senhor; agora é preciso levar esta criança lá a Fourche, e depois eu voltarei». E assim que ele saiu do curral, a minha Maria disse-me assim: «Salvemo-nos, meu Pedro, vamo-nos embora daqui bem depressa, porque aquele homem é mau, e só nos fará mal.»

Alors nous avons passé derrière les granges, nous avons passé un petit pré, et nous avons été à Fourche pour te chercher.  Mais tu n'y étais pas et on n'a pas voulu nous laisser t'attendre. Et alors cet homme-là, qui était monté sur son cheval noir est venu derrière nous, et nous nous sommes sauvés plus loin, et puis nous avons été nous cacher dans le bois. Et puis il y est venu aussi, et quand nous l'entendions venir nous nous cachions. Et puis, quand il avait passé, nous recommencions à courir pour nous en aller chez nous ; et puis enfin tu es venu, et tu nous as trouvés ; et voilà comme tout ça est arrivé. N'est-ce pas, Marie, que je n'ai rien oublié ?

Então nós passámos as granjas, um pequeno prado, e fomos a Fourche para procurar-te, mas tu não estavas lá e não queríamos deixar-te à espera. E então aquele homem, que estava montado sobre o seu cavalo negro, veio atrás de nós, e nós livrámo-nos dele mais longe, e depois escondemo-nos no bosque. E depois ele veio aqui também, e quando o ouvimos chegar, escondemo-nos. E depois, quando ele passou, recomeçámos a correr para irmos para a nossa casa; e depois finalmente tu chegaste, e tu encontraste-nos; e eis como tudo isto aconteceu. Não é, Maria, não me esqueci de nada?

- Non, mon Pierre, et c'est la vérité. À présent, Germain, vous rendrez témoignage pour moi, et vous direz à tout le monde de chez nous que si je n'ai pas pu rester là-bas ce n'est pas faute de courage et d'envie de travailler
- Et toi, Marie, dit Germain, je te prierai de te demander à toi-même si, quand il s'agit de défendre une femme et de punir un insolent, un homme de vingt-huit ans n'est pas trop vieux ! Je voudrais un peu savoir si Bastien, ou tout autre joli garçon, riche de dix ans moins que moi, n'aurait pas été écrasé par cet homme-là, comme dit Petit-Pierre : qu'en penses-tu ?

- Não, meu Pedro, e é a verdade. Agora, Germain, vós sereis minha testemunha e direis a todoa a gente na nossa casa que, se não pude ficar ali, não foi por falta de coragem e de vontade de trabalhar.
- E tu, Maria, disse Germain, suplicar-te-ei para te questionares a ti própria, se, quando se tratar de defender uma mulher e de punir um insolente, um homem de vinte e oito anos não é muito velho!
Eu queria saber um pouco se Bastien, ou qualquer outro bonito rapaz, com menos dez anos que eu, não teria sido dominado por aquele homem, como diz Pedrinho: que pensas tu disto?

- Je pense, Germain, que vous m'avez rendu un grand service, et que je vous en remercierai toute ma vie.- C'est là tout !
- Mon petit père, dit l'enfant, je n'ai pas pensé à dire à la petite Marie ce que je t'avais promis. Je n'ai pas eu le temps, mais je le lui dirai à la maison, et je le dirai aussi à ma grand-mère.
Cette promesse de son enfant donna enfin à réfléchir à Germain. Il s'agissait maintenant de s'expliquer avec ses parents, et, en leur disant ses griefs contre la veuve Guérin, de ne pas leur dire quelles autres idées l'avaient disposé à tant de clairvoyance et de sévérité. Quand on est heureux et fier, le courage de faire accepter son bonheur aux autres paraît facile ; mais être rebuté d'un côté, blâmé de l'autre, ne fait pas une situation fort agréable.

Esta promessa do seu pequeno deu que reflectir a Germain. Tratava-se agora de se explicar perante os seus pais, contando-lhes as suas queixas contra a viúva Guérin, de não lhes dizer que outras ideias o tinham disposto a tanta lucidez e severidade. Quando se é feliz e orgulhoso, a coragem de fazer aceitar a sua felicidade aos outros parece difícil; mas ser rejeitado por um lado, censurado de outro, não cria uma situação muito agradável.

Heureusement, le petit Pierre dormait quand ils arrivèrent à la métairie, et Germain le déposa, sans l'éveiller sur son lit. Puis il entra sur toutes les explications qu'il put donner Le père Maurice, assis sur son escabeau à trois pieds, à l'entrée de la maison, l'écouta gravement, et, quoiqu'il fût mécontent du résultat de ce voyage, lorsque Germain en racontant le système de coquetterie de la veuve, demanda à son beau-père s'il avait le temps d'aller les cinquante-deux dimanches de l'année faire sa cour, pour risquer d'être renvoyé au bout de l'an, le beau-père répondit, en inclinant la tête en signe d'adhésion :

Felizmente, o Pedrinho dormia quando chegaram à fazenda, e Germain colocou-o, sem o acordar, sobre a cama. Depois, entrou em todas as explicações que podia dar. O pai Maurice, sentado sobre o seu escabelo de três pés, à entrada da casa, ouvia-o gravemente e, ainda que estivesse descontente do resultado da viagem, quando Germain contou o sistema de coqueteria da viúvag e perguntou ao seu sogro se tinha tempo de ir os cinquenta e dois domingos do ano fazer-lhe a corte para se arriscar a ser devolvido ao fim do ano, o sogro respondeu, inclinando a cabeça em sinal de adesão:

- Tu n'as pas tort, Germain ; ça ne se pouvait pas.
Et ensuite, quand Germain raconta comme quoi il avait été forcé de ramener la petite Marie au plus vite pour la soustraire aux insultes, peut-être aux violences d'un indigne maître, le père Maurice approuva encore de la tête en disant :
- Tu n'as pas eu tort, Germain ; ça se devait. Quand Germain eut achevé son récit et donné toutes ses raisons, le beaupère et la belle-mère firent simultanément un gros soupir de résignation, en se regardant. Puis, le chef de famille se leva en disant :
- Allons ! que la volonté de Dieu soit faite ! l'amitié ne se commande pas!

- Tu não estás errado, Germain; isto não podia ser.
Em seguida, quando Germain contou como é que ele tinha sido forçado a trazer a Mariazinha o mais depressa possível para a livrar dos insultos, talvez à violência de um patrão indigno, o pai Maurice aprovou ainda com a cabeça dizendo:
Tu não fizeste mal, Germain; isto era devido. Quando Germain acabou o seu relato e deu todas as explicações, o sogro e a sogra deram simultaneamente um grande suspiro de resignação, olhando-se. Depois, o chefe da família levantou-se dizendo:
Vamos! Que a vontade de Deus seja feita! A amizade não se comanda!

- Venez souper, Germain, dit la belle-mère. Il est malheureux que ça ne se soit pas mieux arrangé ; mais, enfin, Dieu ne le voulait pas, à ce qu'il paraît. Il faudra voir ailleurs.
- Oui, ajouta le vieillard, comme dit ma femme, on verra ailleurs. Il n'y eut pas d'autre bruit à la maison, et quand, le lendemain, le petit Pierre se leva avec les alouettes, au point du jour n'étant plus excité par les événements extraordinaires des jours précérients, il retomba dans  l'apathie des petits paysans de son âge, oublia tout ce qui lui avait trotté par la tête, et ne songea plus qu'à jouer avec ses frères et à faire l'homme avec les boeufs et les chevaux. Germain essaya d'oublier aussi en se replongeant dans le travail ;

-Vinde jantar, Germain, disse a sogra. É pena que isto não se tenha combinado melhor; mas, enfim, deus não o queria, ao que parece. É preciso ver primeiro.
-Sim, acrescentou o velho, como diz a minha mulher, veremos primeiro. Aqui não se fez outro ruído na casa, e quando, no dia seguinte, o pequeno Pedro se levantou com as cotovias, ao nascer do dia não estando mais excitado com os acontecimentos extraordinários dos dias precedentes, recaiu na apatia dos pequenos camponeses da sua idade, esqueceu tudo o que lhe tinha passado pela cabeça, e não pensou mais que em brincar com os seus irmãos e fazer de homem com os bois e cavalos. Germain tentou esquecer também, voltando a mergulhar no trabalho;

mais il devint si triste et si distrait, que tout le monde le remarqua. Il ne parlait pas à la petite Marie, il ne la regardait même pas ; et pourtant, si on lui eût demandé dans quel pré elle était et par quel chemin elle avait passé, il n'était point d'heure du jour où il n'eût pu le dire s'il avait voulu répondre. Il n'avait pas osé demander à ses parents de la recueillir à la ferme pendant l'hiver, et pourtant il savait bien qu'elle devait souffrir de la misère.

Mas tornou-se tão triste e tão distraído, que toda a gente o notou. Não falava à Mariazinha, não a olhava mesmo; e todavia, se lhe tivessem perguntado em que prado ela estava e por qual caminho ela tinha passado, não havia nenhuma hora do dia onde ele não pudesse dizê-lo se tivesse querido responder. Ele não tinha ousado pedir aos seus pais para a recolher na quinta durante o inverno, e no entanto ele sabia bem que devia sofrer de miséria.

 Mais elle n'en souffrit pas, et la mère Guillette ne put jamais comprendre comment sa petite provision de bois ne diminuait point, et comment son hangar se trouvait rempli le matin lorsqu'elle l'avait laissé presque vide le soir. Il en fut de même du blé et des pommes de terre. Quelqu'un passait par la lucarne du grenier et vidait un sac sur le plancher sans réveiller personne et sans laisser de traces. La vieille en fut à la fois inquiète et réjouie ;

Mas ela não sofria disso, e a mãe Gillete não pode nunca comprrender como a sua pequena provisão de madeira nunca diminuía, e como o seu alpendre se encontrava cheio de manhã, quando o tinha deixado quase vazio à noite. O mesmo foi com o trigo e as batatas. Alguém passar pela fresta do celeiro  e despejava um saco sobre o chão sem acordar ninguém e sem deixar vestígios. A velha ficou ao mesmo tempo inquieta e alegre;
elle engagea sa fille à n'en point parler, disant que si on venait à savoir le miracle qui se faisait chez elle, on la tiendrait pour sorcière. Elle pensait bien que le diable s'en mêlait, mais elle n'était pas pressée de se brouiller avec lui en appelant les exorcismes du curé sur sa maison ; elle se disait qu'il serait temps, lorsque Satan viendrait lui demander son âme en retour de ses bienfaits.
La petite Marie comprenait mieux la vérité, mais elle n'osait en parler à Germain, de peur de le voir revenir à son idée de mariage, et elle feignait avec lui de ne s'apercevoir de rien.

Ela obrigou a sua filha a não falar disto, dizendo que se alguém viesse a sabem o milagre que acontecia na casa dela, tê-la-iam por bruxa. Pensou bem que o diabo se juntava, mas não estava apressada para se zangar com ele, chamando exorcismos do pároco sobre a sua casa; ela dizia que havia tempo, quando o Satã viesse pedir-lhe a sua alma em paga dos seus benefícios.
A Mariazinha compreendia melhor a verdade, mas não ousava falar disso a Germain, com medo de o ver voltar à sua ideia do casamento, e fazia de conta que não se apercebia de nada.

quarta-feira, 7 de setembro de 2011

Cap XIV La vieille

LA VIEILLE


Germain se retrouva bientôt à l’endroit où il avait passé la nuit au bord de la mare. Le feu fumait encore ; une vieille femme ramassait le reste de la provision de bois mort que la petite Marie y avait entassée. Germain s’arrêta pour la questionner. Elle était sourde et, se méprenant sur ses interrogations :

A Velha

Germain encontrou-se dentro em pouco no lugar onde havia passado a noite à beira da lagoa. O fogo fumegava ainda; uma velha mulher juntava o resto da provisão de lenha morta que a Mariazinha aí tinha amontoado. Germain parou para a questionar. Ela era surda e, enganando-se sobre as suas interrogações:

— Oui, mon garçon, dit-elle, c’est ici la Mare au Diable. C’est un mauvais endroit et il ne faut pas en approcher sans jeter trois pierres dedans de la main gauche, en faisant le signe de la croix de la main droite : ça éloigne les esprits. Autrement il arrive des malheurs à ceux qui en font le tour.
— Je ne vous parle pas de ça, dit Germain en s’approchant d’elle et en criant à tue-tête : N’avez-vous pas vu passer dans le bois une fille et un enfant ?

- Sim, meu rapaz, disse ela, é aqui a Lagoa do Diabo. É um mau lugar e é preciso que não nos aproximemos dele sem jogar três pedras dentro com a mão esquerda, fazendo o sinal da cruz com a mão direita: isto afasta os espíritos. De outro modo acontece infelicidade àqueles que a contornam.
- Não vos falo disso, disse Germain aproximando-se dela e gritando muito forte: Não vistes passar no bosque uma rapariga e uma criança?

— Oui, dit la vieille, il s’y est noyé un petit enfant !
Germain frémit de la tête aux pieds ; mais heureusement, la vieille ajouta :
— Il y a bien longtemps de ça ; en mémoire de l’accident on y avait planté une belle croix ; mais, par une belle nuit de grand orage, les mauvais esprits l’ont jetée dans l’eau. On peut en voir encore un bout. Si quelqu’un avait le malheur de s’arrêter ici la nuit, il serait bien sûr de ne pouvoir jamais en sortir avant le jour. Il aurait beau marcher, marcher, il pourrait faire deux cents lieues dans le bois et se retrouver toujours à la même place.

- Sim, disse a velha, aqui afogou-se um rapazinho!
Germain tremia da cabeça aos pés; mas felizmente a velha acrescentou:
- Foi há muito tempo isto; à memória do acidente colocou-se aqui uma bela cruz; mas numa bela noite de grande tempestade, os maus espíritos atiraram-na dentro de água. Pode-se ainda ver uma ponta dela. Se alguém tivesse a infelicidade de passar aqui a noite, seria muito certo não poder nunca sair daqui antes do dia. Por mais que marchasse e voltasse a marchar,  poderia fazer duzentas léguas no bosque e voltar sempre ao mesmo lugar.

— L’imagination du laboureur se frappa malgré lui de ce qu’il entendait, et l’idée du malheur qui pouvait arriver, pour achever de justifier les assertions de la vieille femme, s’empara si bien de sa tête, qu’il se sentit froid par tout le corps. Désespérant d’obtenir d’autres renseignements, il remonta à cheval et recommença à parcourir le bois en appelant Pierre de toutes ses forces, et en sifflant, faisant claquer son fouet, cassant les branches pour remplir la forêt du bruit de sa marche, écoutant ensuite si quelque voix lui répondait ; mais il n’entendait que la cloche des vaches éparses dans les taillis et le cri sauvage des porcs qui se disputaient la glandée.

- A imaginação do agricultor inflamou-se com o que acabava de ouvir. e a ideia da infelicidade que podia acontecer, por acabar de justificar as afirmações da velha mulher, apoderou-se tão bem da sua cabeça que sentiu frio por todo o corpo. Desesperado para obter outras informações, montou a cavalo e começou a percorrer o bosque chamando Pedro com todas as suas forças, assobiando, fazendo bater com ruído o seu chicote, partindo os ramos para encher a floresta com o ruído da sua marcha, escutando de seguida se alguma voz lhe respondia; mas não ouvia senão os chocalhos das vacas dispersas nas matas e o grito selvagem dos porcos que disputavam a bolota.

Enfin Germain entendit derrière lui le bruit d’un cheval qui courait sur ses traces, et un homme entre deux âges, brun, robuste, habillé comme un demi-bourgeois, lui cria de s’arrêter. Germain n’avait jamais vu le fermier des Ormeaux ; mais un instinct de rage lui fit juger de suite que c’était lui. Il se retourna et, le toisant de la tête aux pieds, il attendit ce qu’il avait à lui dire.
— N’avez-vous pas vu passer par ici une jeune fille de quinze ou seize ans, avec un petit garçon ? dit le fermier en affectant un air d’indifférence, quoiqu’il fût visiblement ému.

Finalmente, Germain ouviu atrás de si o barulho de um cavalo que corria sobre a sua pista, e um homem de meia idade, trigueiro, robusto, vestido como um médio burguês, gritou-lhe para parar. Germain nunca tinha visto o rendeiro de Ormeaux; mas um instinto de raiva fez-lhe julgar rapidamente que ele era. Voltou-se e, medindo-o de alto a baixo, ele escutou o que lhe tinha para dizer.
- Não vistes passar por aqui uma jovem rapariga de quinze ou dezasseis anos com um rapazinho? Disse o rendeiro fingindo um ar de indiferença, ainda que fosse visivelmente emocionado.

— Et que lui voulez-vous ? répondit Germain sans chercher à déguiser sa colère.
— Je pourrais vous dire que ça ne vous regarde pas, mon camarade ; mais comme je n’ai pas de raisons pour le cacher, je vous dirai que c’est une bergère que j’avais louée pour l’année sans la connaître… Quand je l’ai vue arriver, elle m’a semblé trop jeune et trop faible pour l’ouvrage de la ferme. Je l’ai remerciée, mais je voulais lui payer les frais de son petit voyage, et elle est partie fâchée pendant que j’avais le dos tourné… Elle s’est tant pressée, qu’elle a même oublié une partie de ses effets et sa bourse, qui ne contient pas grand-chose à coup sûr ; quelques sous probablement !… mais enfin, comme j’avais à passer par ici, je pensais la rencontrer et lui remettre ce qu’elle a oublié et ce que je lui dois.

- E o que quereis dela? Respondeu Germain sem procurar disfarçar a sua cólera.
- Poderia dizer-vos que isto não vos diz respeito, meu camarada; mas como não tenho razões para o esconder, dir-vos-ei que é uma pastora que eu tinha contratado por um ano sem a conhecer… Quando a vi chegar, ela pareceu-me muito jovem e muito fraca para o trabalho da quinta. Agradeci-lhe, mas queria pagar-lhe os custos da sua pequena viagem, e ela partiu zangada enquanto eu estava de costas voltadas… Estava tão apressada, que ela mesmo esqueceu-se  uma parte dos seus  objectos de uso pessoal  e da sua bolsa, que não contem grande coisa com toda a certeza; algumas moedas provavelmente!... mas enfim, como eu tinha de passar por aqui, pensava encontrá-la e repor-lhe o que ela esqueceu e o que eu lhe devo.

 Germain avait l’âme trop honnête pour ne pas hésiter en entendant cette histoire, sinon très vraisemblable, du moins possible. Il attachait un regard perçant sur le fermier qui soutenait cette investigation avec beaucoup d’impudence ou de candeur.
Je veux en avoir le cœur net, se dit Germain, et, contenant son indignation :
— C’est une fille de chez nous, dit-il ; je la connais : elle doit être par ici… Avançons ensemble… nous la retrouverons sans doute.
— Vous avez raison, dit le fermier. Avançons… et pourtant, si nous ne la trouvons pas au bout de l’avenue, j’y renonce… car il faut que je prenne le chemin d’Ardentes.

Germain tinha a alma muito honesta para não hesitar ao ouvir esta história, se não muito verosímil, ao menos possível. Fixava um olhar penetrante sobre o rendeiro que defendia esta investigação com muita falta de pudor ou candura.
Eu quero esclarecer isto disse Germain a si mesmo, e contendo a sua indignação…:
- É uma rapariga da nossa casa, disse ele; eu conheço-a: ela deve estar por aqui… Avancemos juntos… nós encontrá-la-emos sem dúvida.
- Vós tendes razão, disse o rendeiro. Avancemos… e portanto se não a encontrarmos ao fim da avenida, desisto… porque eu preciso tomar o caminho de Ardentes.

Oh ! pensa le laboureur, je ne te quitte pas ! quand même je devrais tourner pendant vingt-quatre heures avec toi autour de la Mare au Diable !
— Attendez ! dit tout à coup Germain en fixant des yeux une touffe de genêts qui s’agitait singulièrement : holà ! holà ! Petit-Pierre, est-ce toi, mon enfant ?
L’enfant, reconnaissant la voix de son père, sortit des genêts en sautant comme un chevreuil ; mais quand il le vit dans la compagnie du fermier, il s’arrêta comme effrayé et resta incertain.

Oh! Pensou o agricultor, não te vou deixar! Mesmo que tenha de dar a volta durante vinte e quatro horas contigo à volta da Lagoa do Diabo!
- Oiça! Disse imediatamente Germain fixando os olhos num tufo de giestas que se agitava singularmente: olá! olá! Pedrinho, és tu, meu rapaz?
A criança reconheceu a voz do pai, saiu das giestas saltando como um veado, mas quando o viu na companhia do rendeiro, quedou-se como aterrorizado e ficou indeciso.

— Viens, mon Pierre ! viens, c’est moi ! s’écria le laboureur en courant après lui, et en sautant à bas de son cheval pour le prendre dans ses bras : et où est la petite Marie ? 
— Elle est là, qui se cache, parce qu’elle a peur de ce vilain homme noir, et moi aussi.
— Eh ! sois tranquille ; je suis là… Marie ! Marie ! c’est moi !
Marie approcha en rampant et dès qu’elle vit Germain, que le fermier suivait le près, elle courut se jeter dans ses bras ; et, s’attachant à lui comme une fille à son père :
— Ah ! mon brave Germain, lui dit-elle, vous me défendrez ; je n’ai pas peur avec vous.

- Vem, meu Pedro! Vem, sou eu! Gritou o agricultor correndo atrás dele, e saltando do seu cavalo para lhe pegar nos braços: e onde está a Mariazinha?
- Ela está ali onde se esconde, porque ela tem medo deste feio homem negro, e eu também.
- Eh! Esteja tranquilo; eu estou aqui…Maria! Sou eu!
Maria aproximou-se a rastejar e desde que viu Germain, que o rendeiro seguia perto, ela correu a atirar-se nos seu braços e agarrou-se-lhe como uma filha ao seu pai.
- Ah! Meu bravo Germain, disse-lhe ela, vós defendeis-me: não tenho medo convosco.

Germain eut le frisson. Il regarda Marie : elle était pâle, ses vêtements étaient déchirés par les épines où elle avait couru, cherchant le fourré, comme une biche traquée par les chasseurs. Mais il n’y avait ni honte ni désespoir sur sa figure.
— Ton maître veut te parler, lui dit-il, en observant toujours ses traits.
— Mon maître ? dit-elle fièrement ; cet homme-là n’est pas mon maître et ne le sera jamais !… C’est, vous, Germain, qui êtes mon maître. Je veux que vous me rameniez avec vous… Je vous servirai pour rien !
Le fermier s’était avancé, feignant un peu d’impatience.
— Hé ! la petite, dit-il, vous avez oublié chez nous quelque chose que je vous rapporte.

Germain teve um arrepio. Olhou Maria: estava pálida, as suas roupas estavam rasgadas pelos espinhos onde ela tinha corrido, procurando a moita, como uma corça cercada pelos caçadores. Mas não havia nem vergonha nem desespero na sua figura.
- O teu patrão quer falar-te, disse-lhe ele, observando sempre os seus sinais
- Meu patrão? Disse ela desconfiada; este homem aqui não é meu patrão nem será nunca! Sois vós, Germain, o meu patrão. Quero que vós me leveis convosco… Servir-vos-ei a troco de nada!
O rendeiro avançou, fingindo um pouco de impaciência.
- Eh! Pequena, disse ele, vós esquecestes na nossa casa qualquer coisa que vos interessa.

— Nenni, Monsieur, répondit la petite Marie, je n’ai rien oublié, et je n’ai rien à vous demander… 
— Écoutez un peu ici, reprit le fermier, j’ai quelque chose à vous dire moi !… Allons !… n’ayez pas peur… deux mots seulement…
— Vous pouvez les dire tout haut… je n’ai pas de secrets avec vous.
— Venez prendre votre argent, au moins.

- Não, senhor, respondeu a Mariazinha, não esqueci nada, e não tenho nada a perguntar-lhe…
- Escutai um pouco aqui, retourquiu o rendeiro, tenho qualquer coisa para vos dizer, eu!...Vamos!...não tendes medo…duas palavras somente…
- Vós podeis dizê-las bem alto…não tenho segredos convosco.
- Vinde, tomai o vosso dinheiro, ao menos.

— Mon argent ? Vous ne me devez rien, Dieu merci !
— Je m’en doutais bien, dit Germain à demi-voix ; mais c’est égal, Marie… écoute ce qu’il a à te dire… car, moi, je suis curieux de le savoir. Tu me le diras après ; j’ai mes raisons pour ça. Va auprès de son cheval… je ne te perds pas de vue.
Marie fit trois pas vers le fermier qui lui dit, en se penchant sur le pommeau de sa selle et en baissant la voix :

- Meu dinheiro? Vós não me deveis nada, pelo amor de Deus!
- Eu bem duvidava, disse Germain a meia-voz; mas é igual, Maria …escuta o que ele tem para te dizer…porque, eu, eu estou curioso de sabê-lo. Tu mo dirás depois; tenho as minhas razões para isto. Vai perto do seu cavalo… eu não te perco de vista.
Maria deu três passos na direcção do rendeiro que, inclinando-se sobre o arção da sua sela e baixando a voz, disse-lhe:

— Petite, voilà un beau louis d’or pour toi ! tu ne diras rien, entends-tu ? Je dirai que je t’ai trouvée trop faible pour l’ouvrage de ma ferme… Et qu’il ne soit plus question de ça… Je repasserai par chez vous un de ces jours ; et si tu n’as rien dit, je te donnerai encore quelque chose… Et puis, si tu es plus raisonnable, tu n’as qu’à parler : je te ramènerai chez moi, ou bien, j’irai causer avec toi à la brune dans les prés. Quel cadeau veux-tu que je te porte ?

- Pequena, eis um belo luís de ouro para ti! Tu não dirás nada, ouviste? Direi que te achei muito fraca para o trabalho da minha quinta… E que não seja mais questão disto… passarei por vossa casa um destes dias; e se tu não tiveres dito nada, eu dar-te-ei ainda alguma coisa… E depois, se tu fores razoável, tu não tens que falar: eu levar-te-ei a minha casa, ou bem, irei falar contigo ao cair da noite nos prados. Que presente queres tu que te leve?

Voilà, monsieur, le cadeau que je vous fais, moi ! répondit à haute voix la petite Marie, en lui jetant son louis d’or au visage et même assez rudement. Je vous remercie beaucoup et vous prie, quand vous repasserez par chez nous, de me faire avertir : tous les garçons de mon endroit iront vous recevoir, parce que chez nous, on aime fort les bourgeois qui veulent en conter aux pauvres filles ! Vous verrez ça, on vous attendra.

- Aí está, senhor, o presente que vos faço! Respondeu em alta voz a Mariazinha, atirando-lhe o seu luís à cara e mesmo bastante rudemente. Agradeço-vos muito e peço-vos, quando voltardes a passar pela nossa casa, de me fazer avisar: todos os rapazes do meu lugar irão receber-vos, porque na minha casa, gosta-se muito dos burgueses que querem ludibriar as pobres raparigas! Vós vereis isto, esperar-se-á por vós.

— Vous êtes une menteuse et une sotte langue ! dit le fermier courroucé, en levant son bâton d’un air de menace. Vous voudriez faire croire ce qui n’est point, mais vous ne me tirerez pas d’argent : on connaît vos pareilles !
Marie s’était reculée, effrayée ; mais Germain s’était élancé à la bride du cheval du fermier et, le secouant avec force :
— C’est entendu, maintenant ! dit-il, et nous voyons assez de quoi il retourne… À terre ! mon homme ! à terre ! et causons tous les deux !

- Vós sois uma mentirosa e uma língua depravada! Disse o rendeiro irritado, levantado a vara com ar de ameaça. Queríeis fazer crer o que não é, mas não me tirareis dinheiro; conhece-se as vossas semelhantes!
Maria estava a recuar, assustada; mas Germain estava erguido a segurar a rédea do cavalo do rendeiro e, sacudindo-o com força:
- Está entendido, agora! Disse ele, e nós estamos a ver bem de que se trata… Para o chão! Meu homem! Para o chão! E conversemos os dois!

Le fermier ne se souciait pas d’engager la partie : il éperonna son cheval pour se dégager et voulut frapper de son bâton les mains du laboureur pour lui faire lâcher prise ; mais Germain esquiva le coup et, lui prenant la jambe, il le désarçonna et le fit tomber sur la fougère où il le terrassa, quoique le fermier se fût remis sur ses pieds et se défendît vigoureusement. Quand il le tint sous lui :

O rendeiro não se preocupou de investir a sua parte: esporeou  o seu cavalo para se libertar e quis bater com a sua vara nas mãos do agricultor para o desprender, mas Germain esquivou-se do golpe, pegando-lhe a perna, fê-lo cair do cavalo sobre o feto onde o havia derrubado, ainda que o rendeiro se tivesse posto em pê e se defendesse vigorosamente. Quando o agarrou debaixo dele:

— Homme de peu de cœur ! lui dit Germain, je pourrais te rouer de coups si je voulais ! Mais je n’aime pas à faire du mal, et d’ailleurs aucune correction n’amenderait ta conscience… Cependant, tu ne bougeras pas d’ici que tu n’aies demandé pardon, à genoux, à cette jeune fille.

- Homem de pouco coração! Disse-lhe Germain, poderia moer-te de pancada se eu quisesse! Mas não gosto de fazer mal, e além disso nenhuma correcção emendaria a tua consciência… Todavia, não te mudarás daqui sem que tenhas pedido perdão de joelhos a esta jovem rapariga.

Le fermier, qui connaissait ces sortes d’affaires, voulut prendre la chose en plaisanterie. Il prétendit que son péché n’était pas si grave, puisqu’il ne consistait qu’en paroles, et qu’il voulait bien demander pardon à condition qu’il embrasserait la fille, que l’on irait boire une pinte de vin au plus prochain cabaret et qu’on se quitterait bons amis.

O rendeiro, que conhecia este tipo de negócios, quis levar a coisa para a brincadeira. Pretendia que o  seu pecado não fosse tão grave, ainda que não consistisse senão em palavras, e que queria muito pedir perdão na condição de beijar a rapariga, que ir-se-ia beber uma caneca de vinho à taberna mais próxima e que ficariam amigos.

— Tu me fais peine ! répondit Germain en lui poussant la face contre terre, et j’ai hâte de ne plus voir ta méchante mine. Tiens, rougis si tu peux, et tâche de prendre le chemin des affronteux [1] quand tu passeras par chez nous.
Il ramassa le bâton de houx du fermier, le brisa sur son genou pour lui montrer la force de ses poignets, et en jeta les morceaux au loin avec mépris.
Puis, prenant d’une main son fils, et de l’autre la petite Marie, il s’éloigna tout tremblant d’indignation.

 - Tu fazes-me pena! respondeu Germain empurrando-lhe a face contra a terra, e tenho pressa de não ver a tua má cara. Segura, cora se puderes, e trata de tomar o caminho dos indesejados quando passares pela nossa casa.
Ele apanhou a vara de azevinho do rendeiro, quebrou-a sobre o joelho para lhe mostrar a força dos seus punhos, e atirou os bocados ao longe com desprezo.
Depois, pegando o seu filho por uma mão e a pela outra a Mariazinha, afastou-se todo a tremer de indignação.



[1] Région. Correspond au subst. affront. Chemin des affronteux. Chemin qu'empruntent les personnes craignant de recevoir un affront mérité 
 
 
 
 
 
 

segunda-feira, 5 de setembro de 2011

Cap XIII - Le maître

LE MAîTRE

Lorsqu'ils atteignirent le village, la veuve s'arrêta pour les attendre. Elle voulait absolument faire son entrée avec tout son monde; mais Germain, lui refusant cette satisfaction, quitta le père Léonard, accosta plusieurs personnes de sa connaissance, et entra dans l'église par une autre porte. La veuve en eut du dépit.

O MESTRE

Logo que eles atingiram a aldeia, a viúva parou para os esperar. Ela queria mesmo fazer a sua entrada com toda a gente; mas Germain, recusando-lhe esta satisfação, deixou o pai Léonard, abordou várias pessoas suas conhecidas e entrou na igreja por uma outra porta. A viúva ficou ressentida com isso.

Après la messe, elle se montra partout triomphante sur la pelouse où l'on dansait, et ouvrit la danse avec ses trois amoureux successivement. Germain la regarda faire, et trouva qu'elle dansait bien, mais avec affectation.
— Eh bien! lui dit Léonard en lui frappant sur l'épaule, vous ne faites donc pas danser ma fille? Vous êtes aussi par trop timide!

Depois da missa, ela mostrou-se por todo o lado triunfante sobre a relva onde se dansava e abriu a dança com os três namorados sucessivamente. Germain olhou-a a dançar e achou que dançava bem, mas com afectação.
- Está bem! Disse-lhe Léonard batendo-lhe sobre o ombro, vós não fazeis dançar a minha filha. Vós sois também muito tímido!

— Je ne danse plus depuis que j'ai perdu ma femme, répondit le laboureur
— Eh bien! puisque vous en recherchez une autre, le deuil est fini dans le cœur comme sur l'habit.
— Ce n'est pas une raison, père Léonard; d'ailleurs je me trouve trop vieux, je n'aime plus la danse.

- Eu não danço mais desde que perdi a minha mulher, respondeu o agricultor.
- Está bem! Uma vez que vós procurais uma outra, o luto terminou no coração como no vestuário.
- Não é uma razão, pai Léonard; além disso eu acho-me muito velho, não gosto mais de dançar.

— Ecoutez, reprit Léonard en l'attirant dans un endroit isolé, vous avez pris du dépit, en entrant chez moi, de voir la place déjà entourée d'assiégeants, et je vois que vous êtes très fier; mais ceci n'est pas raisonnable, mon garçon. Ma fille est habituée à être courtisée, surtout depuis deux ans qu'elle a fini son deuil, et ce n'est pas à elle à aller au-devant de vous.

- Escutai, exclamou Léonard puxando-o para um lugar isolado, vós haveis apanhado um despeito ao entrar na minha casa, ao ver o lugar já rodeado de sitiantes, e vejo que vós sois muito orgulhoso; mas isto não é razoável, meu rapaz. A minha filha está habituada a ser cortejada, sobretudo desde que há dois anos terminou o seu luto, e não compete a ela ir ao encontro de vós.

— Il y a déjà deux ans que votre fille est à marier, et elle n'a pas encore pris son parti? dit Germain.
— Elle ne veut pas se presser, et elle a raison. Quoiqu'elle ait la mine éveillée et qu'elle vous paraisse peut-être ne pas beaucoup réfléchir, c'est une femme d'un grand sens, et qui sait fort bien ce qu'elle fait.

- Há já dois anos que a vossa filha está para casar e ainda não tomou o seu partido? Disse Germain.
- Ela não quer apressar-se, e tem razão. Ainda que ela tenha  um ar atrevido e que vos pareça talvez não reflectir muito, é uma mulher de um grande senso, e que sabe muito bem o que ela faz.

— Il ne me semble pas, dit Germain ingénument, car elle a trois galants à sa suite, et si elle savait ce qu'elle veut, il y en aurait au moins deux qu'elle trouverait de trop et qu'elle prierait de rester chez eux.
— Pourquoi donc? vous n'y entendez rien, Germain. Elle ne veut ni du vieux, ni du borgne, ni du jeune, j'en suis quasi certain; mais si elle les renvoyait, on penserait qu'elle veut rester veuve, et il n'en viendrait pas d'autre.

- Não me parece, disse Germain ingenuamente, é que ela tem três galãs atrás dela, e se ela soubesse o que quer, haveria ao menos dois que ela acharia a mais e pederia para ficarem na casa deles.
- Porquê então? Vós não entendeis nada, Germain. Ela não quer nem o velho, nem o vesgo, nem o jovem, estou quase certo disso; mas se ela os rejeitasse, pensar-se-ia que ela queria continuar viúva, e não viria mais nenhum outro.

— Ah! oui! ceux-là servent d'enseigne!
— Comme vous dites. Où est le mal, si cela leur convient?
— Chacun son goût! dit Germain.
— Je vois que ce ne serait pas le vôtre. Mais voyons, on peut s'entendre, à supposer que vous soyez préféré: on pourrait vous laisser la place.
— Oui, à supposer! Et en attendant qu'on puisse le savoir, combien de temps faudrait-il rester le nez au vent?

- Ah! Sim! Aqueles lá servem de reclamo!
- Como dizeis. Onde está o mal, se isso lhe convem.
- Cada um com o seu gosto! Disse Germain.
- Vejo que este não seria o vosso. Mas vejamos, pode-se compreender, a supor que vós sejais o preferido: poder-se-ia mandá-los embora para vos dar o lugar.
- Sim, a supor! E esperando até que se pudesse saber, quanto tempo seria necessário ficar de nariz ao vento?

— Ça dépend de vous, je crois, si vous savez parler et persuader. Jusqu'ici ma fille a très bien compris que le meilleur temps de sa vie serait celui qu'elle passerait à se
laisser courtiser, et elle ne se sent pas pressée de devenir la servante d'un homme, quand elle peut commander à plusieurs.

- Isso depende de vós, creio eu, se vós sabeis falar e convencer. Até aqui a minha filha compreende muito bem que o melhor tempo da sua vida será aquele que ela passa a deixar-se cortejar, e ela não se sente pressionada para ser servente de um homem, quando pode comandar vários.


Ainsi, tant que le jeu lui plaira, elle peut se divertir; mais si vous plaisez plus que le jeu, le jeu pourra cesser. Vous n'avez qu'à ne pas vous rebuter. Revenez tous les dimanches, faites-la danser, donnez à connaître que vous vous mettez sur les rangs, et si on vous trouve plus aimable et mieux appris que les autres, un beau jour on vous le dira sans doute.


Assim, enquanto o jogo lhe agradar, pode divertir-se; mas se vós lhe agradais mais do que o jogo, o jogo poderá cessar. Não vos preocupeis com isso. Vinde todos os domingos, fazei-la dançar, dai-vos a conhecer que vós vos meteis na fila, e se se achar que vós sois mais amável e mais instruído que os outros, um belo dia di-lo-á sem dúvida.

— Pardon, père Léonard, votre fille a le droit d'agir comme elle l'entend, et je n'ai pas celui de la blâmer. A sa place, moi, j'agirais autrement; j'y mettrais plus de franchise et je ne ferais pas perdre du temps à des hommes qui ont sans doute quelque chose de mieux à faire qu'à tourner autour d'une femme qui se moque d'eux. Mais, enfin, si elle trouve son amusement et son bonheur à cela, cela ne me regarde point.

- Perdão, pai Léonard, a vossa filha tem o direito de agir como ela entende, e eu não tenho de a censurar. No seu lugar, eu agiria de modo diferente; eu seria aqui mais franco e não faria perder tempo aos homens que têm sem dúvida qualquer coisa melhor para fazer do que andar à roda de uma mulher que se ri deles. Mas, enfim, se ela acha o seu divertimento e a sua felicidade nisso, não tenho nada a ver com isso.

Seulement, il faut que je vous dise une chose qui m'embarrasse un peu à vous avouer depuis ce matin, vu que vous avez commencé par vous tromper sur mes intentions, et que vous ne m'avez pas donné le temps de vous répondre: si bien que vous croyez ce qui n'est point. Sachez donc que je ne suis pas venu ici dans la vue de demander votre fille en mariage, mais dans celle de vous acheter une paire de bœufs que vous voulez conduire en foire la semaine prochaine, et que mon beau-père suppose lui convenir.

Somente, é preciso que vos diga uma coisa que me embaraça um pouco a confessar-vos desde esta manhã, visto que vós haveis começado por enganar-vos acerca das minhas intenções, e que vós não me haveis dado tempo para responder-vos: ainda que vós credes que não é assim. Então ficai a saber que não vim aqui tendo em vista pedir a vossa filha em casamento, mas sim comprar-vos uma parelha de bois que vós quereis conduzir à feira na próxima semana, e que o meu sogro supõe que lhe convém.

— J'entends, Germain, répondit Léonard fort tranquillement; vous avez changé d'idée en voyant ma fille avec ses amoureux.
C'est comme il vous plaira. Il paraît que ce qui attire les uns rebute les autres, et vous avez le droit de vous retirer puisque aussi bien vous n'avez pas encore parlé. Si vous voulez sérieusement acheter mes bœufs, venez les voir au pâturage; nous en causerons, et, que nous fassions ou non ce marché, vous viendrez dîner avec nous avant de vous en retourner.

- Compreendo, Germain, respondeu Léonard muito tranquilamente; vós haveis mudado de ideia ao ver a minha filha com os seus namorados.
É como vos agradar. Parece que o que atrai uns rejeita outros, e vós tendes o direito de vos retirardes ainda que também não haveis ainda falado. Se vós quereis seriamente comprar os meus bois, vinde vê-los à pastagem; nós falaremos disso e, façamos ou não este negócio, vireis jantar connosco antes de regressar.

— Je ne veux pas que vous vous dérangiez, reprit Germain, vous avez peut-être affaire ici; moi je m'ennuie un peu de voir danser et de ne rien faire. Je vais voir vos bêtes, et je vous trouverai tantôt chez vous.

- Não queria que vos incomodásseis, exclamou Germain, vós tendes talvez que fazer aqui; eu aborreço-me um pouco de ver dançar e de nada fazer. Vou ver os vossos animais, e encontrar-vos-ei dentro em pouco na vossa casa.

Là-dessus Germain s'esquiva et se dirigea vers les prés, où Léonard lui avait, en effet, montré de loin une partie de son bétail. Il était vrai que le père Maurice en avait à acheter, et Germain pensa que s'il lui ramenait une belle paire de bœufs d'un prix modéré, il se ferait mieux pardonner d'avoir manqué volontairement le but de son voyage.

Acerca disto Germain esquivou-se e dirigiu-se para os prados, onde Léonard lhe tinha, com efeito, mostrado de longe uma parte do seu gado. Era verdade que o pai Maurice tinha que comprar gado, e Germain pensou que se lhe levasse uma bela junta de bois de preço moderado, perdoá-lo-ia melhor de não ter cumprido voluntariamente o objectivo da sua viagem.

Il marcha vite et se trouva bientôt à peu de distance des Ormeaux. Il éprouva alors le besoin d'aller embrasser son fils, et même de revoir la petite Marie, quoiqu'il eût perdu l'espoir et chassé la pensée de lui devoir son bonheur.

Caminhava depressa e cedo encontrou-se a pouca distância de Ormeaux. Sentiu então a necessidade de ir abraçar o seu filho e mesmo rever a Mariazinha, ainda que tivesse perdido a esperança e afastado o pensamento de lhe dar a sua felicidade.

Tout ce qu'il venait de voir et d'entendre, cette femme coquette et vaine, ce père à la fois rusé et borné, qui encourageait sa fille dans des habitudes d'orgueil et de déloyauté, ce luxe des villes, qui lui paraissait une infraction à la dignité des mœurs de la campagne, ce temps perdu à des paroles oiseuses et niaises, cet intérieur si différent du sien, et surtout ce malaise profond que l'homme des champs éprouve lorsqu'il sort de ses habitudes laborieuses, tout ce qu'il avait subi d'ennui et de confusion depuis quelques heures donnait à Germain l'envie de se retrouver avec son enfant et sa petite voisine.

Tudo o que acabava de ver e de ouvir, esta mulher sedutora e vã, este pai ao mesmo tempo manhoso e tacanho, que encorajava a sua filha nos hábitos do orgulho e da desonestidade, este luxo das cidades, que lhe pareciam uma infracção à dignidade dos costumes do campo, este tempo perdido com palavras inúteis e tolas, este interior tão diferente do seu, e sobretudo este mal-estar profundo que o homem do campo experimenta logo que sai dos seus hábitos de trabalho, tudo o que havia experimentado de aborrecimento e de confusão desde algumas horas atrás davam a Germain o desejo de regressar com o seu filho e a sua pequena vizinha.

N'eût-il pas été amoureux de cette dernière, il l'aurait encore cherchée pour se distraire et remettre ses esprits dans leur assiette accoutumée.
Mais il regarda en vain dans les prairies environnantes, il n'y trouva ni la petite Marie ni le petit Pierre: il était pourtant l'heure où les pasteurs sont aux champs. Il y avait un grand troupeau dans une chôme; il demanda à un jeune garçon, qui le gardait, si c'étaient les moutons de la
métairie des Ormeaux.

Não estivesse ele apaixonado por esta última, teria ele ainda procurado para se distrair e colar o espírito no seu lugar habitual.
Mas olhou em vão nos prados circundantes, e não encontrou nem a Mariazinha nem o Pedrinho: era portanto a hora em que os pastores estavam nos campos. Havia aí um grande rebanho no descanso; perguntou a um jovem rapaz que o guardava, se estes eram os carneiros da fazenda de Ormeaux.

— Oui, dit l'enfant.
— En êtes-vous le berger? est-ce que les garçons gardent les bêtes à laine des métairies, dans votre endroit?
— Non. Je les garde aujourd'hui parce que la bergère est partie: elle était malade.
— Mais n'avez-vous pas une nouvelle bergère, arrivée de ce matin?
— Oh! bien oui? elle est déjà partie aussi.
— Comment, partie? n'avait-elle pas un enfant avec elle?
— Oui: un petit garçon qui a pleuré. Ils se sont en allés tous les deux au bout de deux heures.
— En allés, où?
— D'où ils venaient, apparemment. Je ne leur ai pas demandé.

- Sim, disse a criança.
- Sois o pastor disto? Os rapazes guardam os animais lanígeros das fazendas, no vosso lugar?
- Não. Eu guardo-os hoje porque a pastora partiu: ela estava doente.
- Mas não tendes vós uma nova pastora, chegada esta manhã?
- Oh! Pois sim? Ela partiu já também.
- Como, partiu? Ela não tinha uma criança com ela.
- Sim: um rapazinho que chorou. Eles saíram os dois ao fim de duas horas.
- Sairam, aonde?
- De onde eles vinham, ao certo. Não lhes perguntei.


— Mais pourquoi donc s'en allaient-ils? dit Germain de plus en plus inquiet.
Dame! est-ce que je sais?
— On ne s'est pas entendu sur le prix? ce devait être pourtant une chose convenue d'avance.
— Je ne peux rien vous en dire. Je les ai vus entrer et sortir, voilà tout.
Germain se dirigea vers la ferme et questionna les métayers.
Personne ne put lui expliquer le fait; mais il était constant qu'après avoir causé avec le fermier, la jeune fille était partie sans rien dire, emmenant l'enfant qui pleurait.
— Est-ce qu'on a maltraité mon fils? s'écria Germain dont les yeux s'enflammèrent.

- Mas porque é que então eles foram-se embora? Disse Germain cada vez mais inquieto.
- Senhora! Eu sei?
- Não se entenderam acerca do preço? Isto devia ser uma coisa decidida antes.
- Não posso dizer-vos nada sobre isso. Viu-os entrar e sair, eis tudo.
Germain dirigiu-se para a quinta e questionou os caseiros.
Ninguém pôde explicar-lhe o facto; mas era ponto assente que depois de ter conversado com o caseiro, a jovem rapariga tinha partido sem nada dizer, levando a criança que chorava.
- Maltrataram o meu filho? Gritou Germain cujos olhos se inflamaram.
  
— C'était donc votre fils? Comment se trouvait-il avec cette petite? D'où êtes-vous donc, et comment vous appelle-t-on?
Germain, voyant que, selon l'habitude du pays, on allait répondre à ses questions par d'autres questions, frappa du pied avec impatience et demanda à parler au maître.
Le maître n'y était pas: il n'avait pas coutume de rester toute la journée entière quand il venait à la ferme. Il était monté à cheval, et il était parti on ne savait pour quelle autre de ses fermes.

- Era então vosso filho? Como é que ele se encontrava com esta rapariga? Donde sois vós então, e como vos chamais?
Germain, vendo que, segundo o hábito da terra, respondia-se a suas questões com outras questões, bateu o pé com impaciência e pediu para falar com o patrão.
O patrão não estava: ele não tinha o costume de ficar todo o dia inteiro quando ele vinha à quinta. Ele estava montado a cavalo, e tinha partido não se sabia para qual das suas outras quintas.

— Mais enfin, dit Germain en proie à une vive anxiété, ne pouvez-vous savoir la raison du départ de cette jeune fille?
Le métayer échangea un sourire étrange avec sa femme, puis il le regardait pas.
Tout ce que Germain put apprendre, c'est que la jeune fille et l'enfant étaient allés du côté de Fourche. Il courut à Fourche: la veuve et ses amoureux n'étaient pas de retour, non plus que le père Léonard.

- Mas enfim, disse Germain tomado de fúria com uma viva ansiedade, não podeis saber a razão da partida da jovem rapariga?
O caseiro trocou um sorriso estranho com a sua mulher, depois não  olhou mais para ele.
Tudo o que Germain pôde saber, é que a jovem rapariga e a criança tinha ido para os lados de Fourche. Correu para Fourche: a viúva e os seus namorados não estavam de volta, nem tão pouco o pai Léonard.


La servante lui dit qu’une jeune fille et un enfant étaient venus le demander mais que, ne les connaissant pas, elle n’avait pas voulu les recevoir et leur avait conseillé d’aller à Mers.
— Et pourquoi avez-vous refusé de les recevoir ? dit Germain avec humeur. On est donc bien méfiant dans ce pays-ci, qu’on n’ouvre pas la porte à son prochain ?
— Ah ! dame ! répondit la servante, dans une maison riche comme celle-ci on a raison de faire bonne garde. Je réponds de tout quand les maîtres sont absents et je ne peux pas ouvrir aux premiers venus.
A criada disse-lhe que uma jovem rapariga e uma criança tinham vindo procurá-lo, mas como não os conhecia, não tinha querido recebê-los e aconselhou-os a ir a Mers.
- E porque é que haveis recusado recebê-los? Disse Germain com humor. É-se tão desconfiado nesta terra, que não se abre a porta ao próximo?
-Ah! Senhora! Respondeu a criada, numa casa rica como esta tem-se razão para estar de guarda. Eu respondo por tudo quando os patrões estão ausentes e não posso abrir a porta aos primeiros que aparecem.
— C’est une laide coutume, dit Germain, et j’aimerais mieux être pauvre que de vivre comme cela dans la crainte. Adieu, la fille ! adieu à votre vilain pays !
Il s’enquit dans les maisons environnantes. On avait vu la bergère et l’enfant. Comme le petit était parti de Belair à l’improviste, sans toilette, avec sa blouse un peu déchirée et sa petite peau d’agneau sur le corps ; comme aussi la petite Marie était, pour cause, fort pauvrement vêtue en tout temps, on les avait pris pour des mendiants. On leur avait offert du pain ; la jeune fille en avait accepté un morceau pour l’enfant qui avait faim, puis elle était partie très vite avec lui et avait gagné les bois.
- É um costume feio, disse Germain, e gostaria mais de ser pobre do que viver assim no medo. Adeus, rapariga! Adeus à vossa terra vilã!
Perguntou nas casas das redondezas. Tinha-se visto a pastora e a criança. Como o pequeno tinha partido de Belair de improviso, sem toilete, com a sua blusa um pouco rasgada e a sua pequena pele de cordeiro sobre o corpo; como também a Mariazinha estava, com razão, muito pobremente vestida todo o tempo, tinham-nos tomado por mendigos. Tinham-lhes oferecido pão; a jovem rapariga tinha aceitado um bocado para a criança que tinha fome, pois tinha partido  muito rápido com ele e entrado no bosque.
Germain réfléchit un instant puis il demanda si le fermier des Ormeaux n’était pas venu à Fourche.
— Oui, lui répondit-on ; il a passé à cheval peu d’instants après cette petite.
— Est-ce qu’il a couru après elle ?
— Ah ! vous le connaissez donc ? dit en riant le cabaretier de l’endroit, auquel il s’adressait. Oui, certes ; c’est un gaillard endiablé pour courir après les filles. Mais je ne crois pas qu’il ait attrapé celle-là ; quoique après tout, s’il l’eût vue…
— C’est assez, merci ! Et il vola plutôt qu’il ne courut à l’écurie de Léonard. Il jeta la bâtine sur la Grise, sauta dessus, et partit au grand galop dans la direction des bois de Chanteloube.
Le cœur lui bondissait d’inquiétude et de colère, la sueur lui coulait du front. Il mettait en sang les flancs de la Grise qui, en se voyant sur le chemin de son écurie, ne se faisait pourtant pas prier pour courir.

Germain reflectiu um instante depois perguntou se o dono da quinta de Ormeaux não tinha vindo a Fourche.
-Sim, responderam-lhe, passou a cavalo poucos instantes antes desta pequena.

- Ele corria atrás dela?
- Ah! vós conhecei-lo então? disse rindo o dono do albergue local ,ao qual ele se dirigiu. Sim, certo, é um rapaz endiabrado para correr atrás das raparigas. Mas não creio que ele tenha apanhado aquela, ainda que depois de tudo, se ele a tivesse visto...
- Basta, obrigado! Ele não correu, voou até à cavalariça de Léonard,  atirou a albarda sobre a Grise, saltou lhe para cima, e partiu a grande galope na direcção do bosque de Chanteloube.
O coração saltava de inquietude e de cólera, o suor escorria-lhe na fronte. Pôs os flancos da Grise em sangue, a qual, vendo-se a caminho da cavalariça, não se fazia rogada para correr.