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domingo, 25 de setembro de 2011

Cap XV Le retour à la ferme


XV

LE RETOUR À LA FERME
Au bout d'un quart d'heure ils avaient franchi les brandes. Ils trottaient sur la grand-route, et la Grise hennissait à chaque objet de sa connaissance.
Petit-Pierre racontait à son père ce qu'il avait pu comprendre dans ce qui s'était passé.


O REGRESSO À QUINTA
Ao fim de um quarto de hora, tinham transposto a vegetação do mato. Iam a trote na grande estrada, e a Grise relinchava a cada objecto conhecido.
Pedrinho contava ao seu pai o que tinha podido compreender do que se tinha passado.

- Quand nous sommes arrivés, dit-il, cet homme-là est venu pour parler à ma Marie dans la bergerie où nous avons été tout de suite, pour voir les beaux moutons. Moi, j'étais monté dans la crèche pour jouer, et cet homme-là ne me voyait pas. Alors il a dit bonjour à ma Marie, et il l'a
embrassée.

- Quando nós chegámos – disse – aquele homem veio para falar à minha Maria no curral onde nós fomos imediatamente para ver os belos carneiros. Quanto a mim, eu tinha subido para a manjedoura para brincar, e aquele homem não me via.  Então ele disse bom dia à minha Maria, e beijou-a.

- Tu tes laissé embrasser Marie ? dit Germain tout tremblant de colère.
- J'ai cru que c'était une honnêteté, une coutume de l'endroit aux arrivées, comme, chez vous, la grand-mère embrasse les jeunes filles qui entrent à son service, pour leur faire voir qu'elle les adopte et qu'elle leur sera comme une mère.

- Tu deixaste-te beijar Maria? Disse Germain a tremer de cólera.
- Acreditei que era uma cortesia, um costume do lugar para os que chegam, como na vossa casa a avó beija as jovens raparigas que entram ao seu serviço para lhes fazer ver que as adopta e que lhes será como uma mãe.

- Et puis alors, reprit Petit-Pierre, qui était fier d'avoir à raconter une aventure, cet homme-là t'a dit quelque chose de vilain, quelque chose que tu m'as dit de ne jamais répéter et de ne pas m'en souvenir : aussi je l'ai oublié bien vite.
Cependant, si mon père veut que je lui dise ce que c'était...

- E então depois, retorquiu Pedrinho, que estava orgulhoso de ter para contar uma aventura, aquele homem disse-te qualquer coisa feia, qualquer coisa que tu me disseste para jamais repetir e me recordar dela: do mesmo modo, eu esqueci-a bem depressa.
Todavia se meu pai quiser que eu lhe diga o que era....

- Non, mon Pierre, je ne veux pas l'entendre, et je veux que tu ne t'en souviennes jamais.
- En ce cas, je vas l'oublier encore, reprit l'enfant. Et puis alors, cet homme-là a eu l'air de se fâcher parce que Marie lui disait qu'elle s'en irait.

- Não, não meu Pedro,  não quero ouvi-la, e não quero que te recordes dela nunca.
- Nesse caso, eu vou esquecê-la, retorquiu a criança. E então depois, aquele homem ficou com ar de zangado porque a Maria disse-lhe que se iria embora.

Il lui a dit qu'il lui donnerait tout ce qu'elle voudrait, cent francs ! Et ma Marie s'est fâchée aussi. Alors il est venu contre elle, comme s'il voulait lui faire du mal. J'ai eu peur et je me suis jeté contre Marie en criant. Alors cet homme-là a dit comme ça :
« Qu'est-ce que c'est que ça ? d'où sort cet enfant-là ? Mettez-moi ça dehors. » Et il a levé son bâton pour me battre.

Ele disse-lhe que lhe daria tudo o que quisesse, cem francos! E a minha Maria ficou zangada também. Então ele veio contra ela, como se quisesse fazer-lhe mal. Tive medo e atirei-me contra a Maria gritando. Então aquele homem disse assim:
«O que é que é isto? De onde saiu esta criança ? Ponham-mo daqui para fora.» E levantou a sua vara para me bater.

Mais ma Marie l'a empêché, et elle lui a dit comme ça :
« Nous causerons plus tard, monsieur; à présent il faut que je conduise cet enfant-là, à Fourche, et puis je reviendrai.». Et aussitôt qu'il a été sorti de la bergerie, ma Marie m'a dit comme ça : « Sauvons-nous, mon Pierre, allons-nous-en d'ici bien vite, car cet homme-là est méchant, et il ne nous ferait que du mal. »

Mas a minha Maria impediu-lho, e ele disse-lhe assim :
«Conversaremos mais tarde, senhor; agora é preciso levar esta criança lá a Fourche, e depois eu voltarei». E assim que ele saiu do curral, a minha Maria disse-me assim: «Salvemo-nos, meu Pedro, vamo-nos embora daqui bem depressa, porque aquele homem é mau, e só nos fará mal.»

Alors nous avons passé derrière les granges, nous avons passé un petit pré, et nous avons été à Fourche pour te chercher.  Mais tu n'y étais pas et on n'a pas voulu nous laisser t'attendre. Et alors cet homme-là, qui était monté sur son cheval noir est venu derrière nous, et nous nous sommes sauvés plus loin, et puis nous avons été nous cacher dans le bois. Et puis il y est venu aussi, et quand nous l'entendions venir nous nous cachions. Et puis, quand il avait passé, nous recommencions à courir pour nous en aller chez nous ; et puis enfin tu es venu, et tu nous as trouvés ; et voilà comme tout ça est arrivé. N'est-ce pas, Marie, que je n'ai rien oublié ?

Então nós passámos as granjas, um pequeno prado, e fomos a Fourche para procurar-te, mas tu não estavas lá e não queríamos deixar-te à espera. E então aquele homem, que estava montado sobre o seu cavalo negro, veio atrás de nós, e nós livrámo-nos dele mais longe, e depois escondemo-nos no bosque. E depois ele veio aqui também, e quando o ouvimos chegar, escondemo-nos. E depois, quando ele passou, recomeçámos a correr para irmos para a nossa casa; e depois finalmente tu chegaste, e tu encontraste-nos; e eis como tudo isto aconteceu. Não é, Maria, não me esqueci de nada?

- Non, mon Pierre, et c'est la vérité. À présent, Germain, vous rendrez témoignage pour moi, et vous direz à tout le monde de chez nous que si je n'ai pas pu rester là-bas ce n'est pas faute de courage et d'envie de travailler
- Et toi, Marie, dit Germain, je te prierai de te demander à toi-même si, quand il s'agit de défendre une femme et de punir un insolent, un homme de vingt-huit ans n'est pas trop vieux ! Je voudrais un peu savoir si Bastien, ou tout autre joli garçon, riche de dix ans moins que moi, n'aurait pas été écrasé par cet homme-là, comme dit Petit-Pierre : qu'en penses-tu ?

- Não, meu Pedro, e é a verdade. Agora, Germain, vós sereis minha testemunha e direis a todoa a gente na nossa casa que, se não pude ficar ali, não foi por falta de coragem e de vontade de trabalhar.
- E tu, Maria, disse Germain, suplicar-te-ei para te questionares a ti própria, se, quando se tratar de defender uma mulher e de punir um insolente, um homem de vinte e oito anos não é muito velho!
Eu queria saber um pouco se Bastien, ou qualquer outro bonito rapaz, com menos dez anos que eu, não teria sido dominado por aquele homem, como diz Pedrinho: que pensas tu disto?

- Je pense, Germain, que vous m'avez rendu un grand service, et que je vous en remercierai toute ma vie.- C'est là tout !
- Mon petit père, dit l'enfant, je n'ai pas pensé à dire à la petite Marie ce que je t'avais promis. Je n'ai pas eu le temps, mais je le lui dirai à la maison, et je le dirai aussi à ma grand-mère.
Cette promesse de son enfant donna enfin à réfléchir à Germain. Il s'agissait maintenant de s'expliquer avec ses parents, et, en leur disant ses griefs contre la veuve Guérin, de ne pas leur dire quelles autres idées l'avaient disposé à tant de clairvoyance et de sévérité. Quand on est heureux et fier, le courage de faire accepter son bonheur aux autres paraît facile ; mais être rebuté d'un côté, blâmé de l'autre, ne fait pas une situation fort agréable.

Esta promessa do seu pequeno deu que reflectir a Germain. Tratava-se agora de se explicar perante os seus pais, contando-lhes as suas queixas contra a viúva Guérin, de não lhes dizer que outras ideias o tinham disposto a tanta lucidez e severidade. Quando se é feliz e orgulhoso, a coragem de fazer aceitar a sua felicidade aos outros parece difícil; mas ser rejeitado por um lado, censurado de outro, não cria uma situação muito agradável.

Heureusement, le petit Pierre dormait quand ils arrivèrent à la métairie, et Germain le déposa, sans l'éveiller sur son lit. Puis il entra sur toutes les explications qu'il put donner Le père Maurice, assis sur son escabeau à trois pieds, à l'entrée de la maison, l'écouta gravement, et, quoiqu'il fût mécontent du résultat de ce voyage, lorsque Germain en racontant le système de coquetterie de la veuve, demanda à son beau-père s'il avait le temps d'aller les cinquante-deux dimanches de l'année faire sa cour, pour risquer d'être renvoyé au bout de l'an, le beau-père répondit, en inclinant la tête en signe d'adhésion :

Felizmente, o Pedrinho dormia quando chegaram à fazenda, e Germain colocou-o, sem o acordar, sobre a cama. Depois, entrou em todas as explicações que podia dar. O pai Maurice, sentado sobre o seu escabelo de três pés, à entrada da casa, ouvia-o gravemente e, ainda que estivesse descontente do resultado da viagem, quando Germain contou o sistema de coqueteria da viúvag e perguntou ao seu sogro se tinha tempo de ir os cinquenta e dois domingos do ano fazer-lhe a corte para se arriscar a ser devolvido ao fim do ano, o sogro respondeu, inclinando a cabeça em sinal de adesão:

- Tu n'as pas tort, Germain ; ça ne se pouvait pas.
Et ensuite, quand Germain raconta comme quoi il avait été forcé de ramener la petite Marie au plus vite pour la soustraire aux insultes, peut-être aux violences d'un indigne maître, le père Maurice approuva encore de la tête en disant :
- Tu n'as pas eu tort, Germain ; ça se devait. Quand Germain eut achevé son récit et donné toutes ses raisons, le beaupère et la belle-mère firent simultanément un gros soupir de résignation, en se regardant. Puis, le chef de famille se leva en disant :
- Allons ! que la volonté de Dieu soit faite ! l'amitié ne se commande pas!

- Tu não estás errado, Germain; isto não podia ser.
Em seguida, quando Germain contou como é que ele tinha sido forçado a trazer a Mariazinha o mais depressa possível para a livrar dos insultos, talvez à violência de um patrão indigno, o pai Maurice aprovou ainda com a cabeça dizendo:
Tu não fizeste mal, Germain; isto era devido. Quando Germain acabou o seu relato e deu todas as explicações, o sogro e a sogra deram simultaneamente um grande suspiro de resignação, olhando-se. Depois, o chefe da família levantou-se dizendo:
Vamos! Que a vontade de Deus seja feita! A amizade não se comanda!

- Venez souper, Germain, dit la belle-mère. Il est malheureux que ça ne se soit pas mieux arrangé ; mais, enfin, Dieu ne le voulait pas, à ce qu'il paraît. Il faudra voir ailleurs.
- Oui, ajouta le vieillard, comme dit ma femme, on verra ailleurs. Il n'y eut pas d'autre bruit à la maison, et quand, le lendemain, le petit Pierre se leva avec les alouettes, au point du jour n'étant plus excité par les événements extraordinaires des jours précérients, il retomba dans  l'apathie des petits paysans de son âge, oublia tout ce qui lui avait trotté par la tête, et ne songea plus qu'à jouer avec ses frères et à faire l'homme avec les boeufs et les chevaux. Germain essaya d'oublier aussi en se replongeant dans le travail ;

-Vinde jantar, Germain, disse a sogra. É pena que isto não se tenha combinado melhor; mas, enfim, deus não o queria, ao que parece. É preciso ver primeiro.
-Sim, acrescentou o velho, como diz a minha mulher, veremos primeiro. Aqui não se fez outro ruído na casa, e quando, no dia seguinte, o pequeno Pedro se levantou com as cotovias, ao nascer do dia não estando mais excitado com os acontecimentos extraordinários dos dias precedentes, recaiu na apatia dos pequenos camponeses da sua idade, esqueceu tudo o que lhe tinha passado pela cabeça, e não pensou mais que em brincar com os seus irmãos e fazer de homem com os bois e cavalos. Germain tentou esquecer também, voltando a mergulhar no trabalho;

mais il devint si triste et si distrait, que tout le monde le remarqua. Il ne parlait pas à la petite Marie, il ne la regardait même pas ; et pourtant, si on lui eût demandé dans quel pré elle était et par quel chemin elle avait passé, il n'était point d'heure du jour où il n'eût pu le dire s'il avait voulu répondre. Il n'avait pas osé demander à ses parents de la recueillir à la ferme pendant l'hiver, et pourtant il savait bien qu'elle devait souffrir de la misère.

Mas tornou-se tão triste e tão distraído, que toda a gente o notou. Não falava à Mariazinha, não a olhava mesmo; e todavia, se lhe tivessem perguntado em que prado ela estava e por qual caminho ela tinha passado, não havia nenhuma hora do dia onde ele não pudesse dizê-lo se tivesse querido responder. Ele não tinha ousado pedir aos seus pais para a recolher na quinta durante o inverno, e no entanto ele sabia bem que devia sofrer de miséria.

 Mais elle n'en souffrit pas, et la mère Guillette ne put jamais comprendre comment sa petite provision de bois ne diminuait point, et comment son hangar se trouvait rempli le matin lorsqu'elle l'avait laissé presque vide le soir. Il en fut de même du blé et des pommes de terre. Quelqu'un passait par la lucarne du grenier et vidait un sac sur le plancher sans réveiller personne et sans laisser de traces. La vieille en fut à la fois inquiète et réjouie ;

Mas ela não sofria disso, e a mãe Gillete não pode nunca comprrender como a sua pequena provisão de madeira nunca diminuía, e como o seu alpendre se encontrava cheio de manhã, quando o tinha deixado quase vazio à noite. O mesmo foi com o trigo e as batatas. Alguém passar pela fresta do celeiro  e despejava um saco sobre o chão sem acordar ninguém e sem deixar vestígios. A velha ficou ao mesmo tempo inquieta e alegre;
elle engagea sa fille à n'en point parler, disant que si on venait à savoir le miracle qui se faisait chez elle, on la tiendrait pour sorcière. Elle pensait bien que le diable s'en mêlait, mais elle n'était pas pressée de se brouiller avec lui en appelant les exorcismes du curé sur sa maison ; elle se disait qu'il serait temps, lorsque Satan viendrait lui demander son âme en retour de ses bienfaits.
La petite Marie comprenait mieux la vérité, mais elle n'osait en parler à Germain, de peur de le voir revenir à son idée de mariage, et elle feignait avec lui de ne s'apercevoir de rien.

Ela obrigou a sua filha a não falar disto, dizendo que se alguém viesse a sabem o milagre que acontecia na casa dela, tê-la-iam por bruxa. Pensou bem que o diabo se juntava, mas não estava apressada para se zangar com ele, chamando exorcismos do pároco sobre a sua casa; ela dizia que havia tempo, quando o Satã viesse pedir-lhe a sua alma em paga dos seus benefícios.
A Mariazinha compreendia melhor a verdade, mas não ousava falar disso a Germain, com medo de o ver voltar à sua ideia do casamento, e fazia de conta que não se apercebia de nada.

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